Aller au contenu principal
Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.

Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.

Combat de la Somah.

Combat de la Somah.

Combat de la Sickak.

Combat de la Sickak.

Combat de la forêt de l'Habrah, 3 décembre 1835.

Combat de la forêt de l'Habrah, 3 décembre 1835.

Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.

Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.

Date de création : 1844

Date représentée : 16 mai 1843

H. : 489 cm

L. : 2139 cm

peinture à l'huile sur toile

Domaine : Peintures

© Photo RMN - Grand Palais - G.Blot / H. Lewandowski

http://www.photo.rmn.fr

00-021157 / MV2027

  • Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.
  • Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.
  • Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.
  • Prise de la smalah d'Abd-El-Kader à Taguin. 16 mai 1843.

La conquête de l’Algérie

Date de publication : Mars 2016

Auteur : Mathilde LARRÈRE

La conquête de l’Algérie

La conquête de l’Algérie

La conquête de l'Algérie

En juin 1830, la prise d'Alger décidée par Charles X est une opération de prestige conduite à des fins de politique intérieure. Héritant de cette encombrante conquête, Louis-Philippe hésite entre l'évacuation des troupes (demandée par l'Angleterre et les libéraux) et leur maintien (souhaitée par une opinion publique patriotique). L'annexion de l'Algérie est finalement proclamée en 1834. La conquête du territoire commence. Alternant défaites et victoires, l'armée d'Afrique s'en tient jusqu'en 1837 à une occupation côtière, laissant le reste du pays sous le contrôle de l'émir Abd el-Kader. Mais, à partir de 1840, la France s'engage dans la conquête du pays tout entier, menant pendant plusieurs années une guerre sans merci à l'émir, affaibli après la spectaculaire prise de sa smala[1] en 1843, et définitivement vaincu en 1847.

La gloire et l'épaulette

Pour le musée de Versailles, Louis-Philippe passe commande à Horace Vernet de nombreuses toiles destinées à illustrer les principales victoires de la campagne algérienne.

Ces peintures suivent les règles habituelles de la représentation des batailles : tableaux pleins de bruit et de fureur, juxtaposition dense de figures, de scènes, parfois noyées dans la fumée, enchevêtrements d'armes, de combattants et de chevaux. A terre, des victimes viennent rappeler la dureté des engagements. Il ne s'agit pas de faire là des allégories de la victoire, mais de présenter des combats dans leur déroulement. En vantant l'exploit et le héros, on exalte le goût de l'épopée. Cette fiction de l'action saisie sur le vif n'interdit pas des procédés de mise en scène, récurrents d'un tableau à l'autre.

Au milieu des nombreux soldats français anonymes (et auxquels chaque spectateur doit pouvoir s'identifier), le peintre s'applique à représenter les principaux officiers – ceux que l'on appelait alors avec estime les « Africains ». Le Combat de la Sickak met ainsi en valeur le général Bugeaud, nommé gouverneur de l'Algérie en 1840 ; il s'agit aussi de réhabiliter le général fort impopulaire depuis qu'il a ordonné le massacre de la rue Transnonain, pendant l'insurrection parisienne de 1834. Vernet veille également à faire figurer les princes royaux venus récolter quelques lauriers dans les batailles algériennes : de même qu'au duc d'Aumale est rattachée la Prise de la smalah d'Abd el-Kader, on campe le duc d'Orléans sur un cheval blanc dans le Combat de l'Habrah.

On remarquera à l'arrière-plan droit du Combat de l'Habrah quelques dromadaires et des Africains qui portent secours aux blessés français. Il s'agit de « spahis », cavaliers recrutés parmi les indigènes.

Les combattants algériens sont figurés valeureux et acharnés : la reconnaissance de leur mérite militaire est un moyen de glorifier l'armée française, mais témoigne également d'un respect réel à l'égard des Algériens.

On notera enfin l'application du peintre à rendre les paysages algériens et leur flore, son souci du détail dans le dessin des costumes, des coiffures, des dromadaires ou des chevaux arabes. Cela n'est pas sans rapport avec cette fascination de l'Orient qui caractérise l’époque romantique.

La conquête de l'Algérie est une campagne difficile, coûteuse, qui contribue à envenimer les relations franco-britanniques. Mais les officiers français se prennent à rêver de lauriers et de carrières rapides que la situation stable en Europe ne laisse guère espérer, et les succès de l'armée d'Afrique flattent une opinion publique patriotique, humiliée par les défaites de 1815 et peu satisfaite de la politique de paix européenne menée par le roi. Les toiles de Vernet témoignent de la volonté de mise en scène picturale des hauts faits militaires de la conquête coloniale. Il s'agit de rehausser le prestige dynastique et de dépasser les controverses politiques sur la colonisation par une célébration unanime et nationaliste de l'armée victorieuse. Disposés à la fin du parcours de la galerie des Batailles au musée de Versailles, les tableaux terminent l'évocation des gloires militaires de la nation par la représentation des victoires algériennes, permettant ainsi à la monarchie de Juillet de se mesurer au souvenir de l'épopée napoléonienne.

Charles-Robert AGERON, Histoire de l'Algérie contemporaine, Paris, PUF, 1979.

D. BOUCHÉ, Histoire de la colonisation française, t.2, Flux et reflux, 1815-1952, Paris Fayard, 1991.

A. CORVISIER (dir.), Histoire militaire de la France, t. 2, 1715-1871, Paris, PUF, 1992.

J. MARTIN, L'Empire renaissant, 1789-1871, Paris, Denoël, 1987.

J. MEYER, J. TARRADE, A. REY-GOLDZEIGUER, Histoire coloniale de la France, t.1, La conquête, Paris, Armand Colin, coll.« Agora Pocket », 1991.

Mathilde LARRÈRE, « La conquête de l’Algérie », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/conquete-algerie

. (non vérifié)

Il faudrait ajouter des informations, comment se déroule les combats, pourquoi etc…
Mais sinon très bien

lun 29/05/2023 - 09:22 Permalien

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Une armée en mal d’idéaux

Une armée en mal d’idéaux

Le Second Empire a toujours entretenu, en métropole et dans ses colonies, une armée importante afin de soutenir, avec des fortunes diverses, tant la…
Ali Ben Ahmed, calife de Constantine, lors de la conquête française de l'Algérie

Ali Ben Ahmed, calife de Constantine, lors de la conquête française de l'Algérie

Les yeux tournés vers l’Orient.

Depuis 1830, le pays s’est lancé dans la conquête de l’Algérie. Inaugurée par Charles X, poursuivie par Louis-…

Le Vin et les colonies

Le Vin et les colonies

La viticulture dans les colonies d’Afrique du Nord de la fin du XIXe siècle aux années 1930

Les exploitations agricoles du Maghreb…

La prise d'Alger

La prise d'Alger

Les débuts de la conquête de l’Algérie

Depuis longtemps la France, comme les autres puissances européennes, avait eu à souffrir du gouvernement…

Une représentation orientaliste d'un village algérien

Une représentation orientaliste d'un village algérien

A la découverte de nouveaux espaces

L’intérêt de Napoléon III pour l’Algérie est tardif mais en 1859 la conquête du territoire est très avancée.…

Vision d'un orientaliste

Vision d'un orientaliste

Dans son livre Une année dans le Sahel, publié en 1858, Eugène Fromentin, écrivain tout autant que peintre, relate l'épisode qu'il reproduit dans ce…
L'orientalisme

L'orientalisme

Objet de curiosités et de fantasmes au XVIIe siècle et surtout au XVIIIe siècle, l’Orient devient « une préoccupation générale »(Victor Hugo dans…

L'orientalisme
L'orientalisme
L'orientalisme
L'orientalisme
Alger, « capitale » de la France Libre

Alger, « capitale » de la France Libre

Séance inaugurale de l’Assemblée consultative provisoire d’Alger

Le 8 novembre 1942, l’opération Torch (nom de code du débarquement allié en…

Juives d'Alger au balcon de Chassériau

Juives d'Alger au balcon de Chassériau

Élève de Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), mais plus tard fortement influencé par Paul Delaroche (1797-1856) et Eugène Delacroix (1798-1863…
Juive d’Alger

Juive d’Alger

Après la campagne d’Égypte de Bonaparte (1798-1801) et le début de la conquête de l’Algérie (1830), la France et la Grande-Bretagne étendent…