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Pays basque

Pays basque

La Vallée de la Bidassoa

La Vallée de la Bidassoa

Paysage basque

Paysage basque

Pays basque

Pays basque

Lieu de conservation : lycée Jeanson-de-Sailly (Paris)

Date de création : Avant 1908

Date représentée :

H. : 152 cm

L. : 220 cm

Huile sur toile.

Domaine : Peintures

© RMN-Grand Palais / Jacques L'Hoir / Jean Popovitch

Lien vers l'image

RF 2728 - 76-000919

Le Pays basque

Date de publication : Août 2009

Auteur : Alban SUMPF

Paysages, vie rurale et situation du Pays basque dans le premier tiers du XXe siècle

Le Pays basque, traversé par les Pyrénées, comporte des provinces espagnoles et trois provinces françaises : Labourd, Basse-Navarre et Soule. Outre les paysages côtiers et ceux de haute montagne, la région se caractérise par des collines de forme arrondie, de hauts plateaux herbeux et des vallées peu profondes, terres traditionnellement vouées au pâturage.

Le Pays basque français reste une région assez largement rurale au XIXe siècle, le développement industriel concernant alors plutôt la partie espagnole et les ports. Les régions les plus hautes se consacrent surtout à l’élevage. Il existe aussi une tradition viticole et maraîchère, et la culture du maïs, destinée aux bêtes, s’est développée au XXe siècle. Cependant, entre 1850 et les années 1930, la région a connu une forte émigration des populations rurales (particulièrement celles se trouvant sur les hautes terres), notamment vers l’Amérique du Sud.

Le premier tiers du XXe siècle, période de réalisation des trois œuvres ici étudiées (1908-1935), est donc marqué par l’exode rural, lié à une industrialisation et à une urbanisation qui restent cependant mesurées. La même époque voit aussi les premiers développements du tourisme (balnéaire d’abord), lequel cultive les thèmes à la fois identitaires et pittoresques. Ces temps de mutations connaissent par ailleurs une certaine intensification du mouvement régionaliste basque, à la fois garant et promoteur d’une identité basque associée notamment à la langue, mais aussi aux paysages naturels et aux traditions locales.

Variation de style sur le motif basque

Le premier tableau, Pays basque, a été réalisé par Gustave Henri Colin (1828-1910), avant 1908. À l’arrière-plan, les Pyrénées assez abruptes constituent l’horizon. En contrebas, niché dans la vallée qui s’aplanit vers la droite, apparaît un petit village que domine le clocher blanc de son église. Sur des collines verdoyantes où se trouvent deux petits bâtiments, des paysans se livrent aux travaux des champs. Leurs équipements sont assez rudimentaires, et rien n’apporte un quelconque signe de modernité. Au premier plan, une femme ratisse l’herbe qui vient d’être fauchée et qui fera sans doute du foin pour les bêtes.

La seconde toile, intitulée La Vallée de la Bidassoa, est l’œuvre de Paul Bartlett (1881-1965). Datant du premier quart du XXe siècle, elle est d’une facture plus moderne, qui n’est pas sans rappeler un certain impressionnisme, ou même Cézanne. Elle représente un vaste paysage où le fleuve Bidassoa, frontière entre la France et l’Espagne, dans le Pays basque occidental, serpente entre des collines arrondies aux verts nuancés. Au second plan, un village avec son église et à l’arrière-plan des collines plus hautes et plus brumeuses. Plus proches de nous, des hommes sont à l’ouvrage, vus de haut, presque plus suggérés et schématisés que décrits. Au premier plan, des arbres (des hêtres ?) et un paysan qui sarcle le sol.

Enfin, le dessin Paysage basque, de Robert Cami (1900-1975), réalisé avant 1935, montre lui aussi une vaste étendue de collines, mais cette fois enneigées et parsemées d’arbres nus. Le relief en est rendu par un jeu de lignes d’encre plus ou moins prononcées, qui donnent à l’ensemble, assez dépouillé, une certaine intensité dramatique.

Des hommes éparpillés et fondus dans le paysage

Chacune de ces trois images représente bien plus un paysage que les hommes qui l’occupent – le dessin de Cami en est d’ailleurs totalement dépourvu. Dans les deux toiles, les hommes, leurs activités et jusqu’aux villages où ils vivent, toujours petits et comme inscrits dans la nature, sont presque insignifiants, détails éparpillés çà et là dans un vaste paysage qui les englobe et les dépasse largement. Visible surtout dans l’exploitation modeste de ces terres que permet un équipement agricole très sommaire, la présence humaine apparaît comme en pointillés, fondue dans le tout. Même si elles semblent accueillantes, ces collines sont néanmoins des terres relativement hautes, aux hivers rigoureux (comme le suggère le dessin), venteuses (il y a un certain mouvement perceptible dans le trait de Bartlett) et difficiles à mettre en valeur. Le Pays basque connaît d’ailleurs un exode rural assez important aux XIXe et XXe siècles.

Georges DUBY et Armand WALLON, Histoire de la France rurale, tome III « Apogée et crise de la civilisation paysanne » , Paris, Le Seuil, 1976.

Manex GOYHENETCHE, Histoire générale du Pays Basque ; 5 tomes, Bayonne, Elkar, 2005.

Jean-Claude VIGATO, L’architecture régionaliste : France 1890-1950, Paris, Norma, 1994.

Alban SUMPF, « Le Pays basque », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/pays-basque

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