Aller au contenu principal
Scène de la vie quotidienne dans un village d'Afrique centrale.

Scène de la vie quotidienne dans un village d'Afrique centrale.

Date représentée :

H. : 44

L. : 80

Huile sur toile. Esquisse pour un panneau peint du Pavillon des Oeuvres sociales dépendant du pavillon du Togo Cameroun, Exposition coloniale de 1931.

© Photo RMN - Grand Palais - J.-G. Berizzi - Droits réservés

http://www.photo.rmn.fr

01-009437 / 75.1999.1.2

Représentation d'un village togolais à l'Exposition coloniale

Date de publication : Avril 2008

Auteur : Claire MAINGON

Le Togo, une colonie exposée en 1931

A l’instar du Cameroun, le Togo faisait partie des territoires d’Afrique placés par la Société des Nations sous mandat administrés par la France. Plus petit territoire de l’Afrique de l’Ouest francophone, ce pays avait subi le commerce négrier depuis le XVIe siècle. Il était passé sous protectorat allemand entre 1884 et 1918, avant d’être divisé suite à la Grande Guerre entre la France et le Royaume-Uni. Le Togo figurait donc naturellement parmi les pays dont les produits étaient présentés dans le cadre de l’Exposition coloniale internationale et des pays d’Outre-Mer organisée à Paris en 1931. Certains décors destinés aux pavillons installés dans l’enclave de Vincennes eurent également pour thème les pratiques populaires spécifiques à la culture togolaise. Pourvue de nombreuses richesses naturelles, cette colonie jouissait d’un statut spécial en raison du niveau intellectuel des cadres locaux. Craignant une revendication de leur autonomie, la France l’intégra davantage le Togo aux affaires administratives que les autres territoires africains colonisés. Rattaché au gouvernement général de l’Afrique Occidentale Française en 1936, ce pays acquit finalement son indépendance en 1960.

La représentation des populations indigènes



Cette esquisse pour un panneau peint est l’œuvre de l’artiste André Herviault. Intitulée Scène de la vie quotidienne dans un village d'Afrique centrale, elle représente les activités d’un village togolais indéterminé et intemporel. L’image montre les membres de cette population indigène, dans la quiétude de leur existence « primitive », occupée aux activités séculaires de la vie rurale. Nus ou habillés d’un simple pagne, les uns sont occupés à surveiller les jeunes enfants, à préparer la nourriture sur le feu ou, simplement oisifs, en train de discuter en cercle. Au loin, se distinguent les cases en terre battue et à toit de paille, typiques de cette région d’Afrique, autour d’une végétation de type tropicale. Dans cette scène de genre populaire, rien n’est évoqué de la présence coloniale sur le territoire. On ressent avant tout dans cette représentation la volonté du peintre français André Herviault d’approcher son sujet dans un souci ethnographique. L’artiste semble avant tout avoir cherché à livrer un témoignage qui renseigne sur les pratiques culturelles et ancestrales de la colonie plutôt que sur ses richesses agraires. Cette image s’apparente donc à un ensemble simplement décoratif, plutôt qu’à un ouvrage de propagande coloniale censé délivré un message économique ou moral aux visiteurs de l’Exposition. Il sous-entend néanmoins la vision apologétique d’une France civilisatrice du monde colonial extra-occidental. Le grand panneau peint définitif issu de cette esquisse fut destiné à un pavillon de nature explicative et propagandiste, celui des Œuvres sociales dépendant du pavillon du Togo Cameroun.

De l’image au spectacle : la présence des indigènes africains à l’Exposition coloniale


Les images et les décors des pavillons africains à l’Exposition coloniale de 1931 se sont accompagnés de vraies mises en scène nécessitant l’embauche de ressortissants des colonies françaises. Les organisateurs de la manifestation avaient en effet fait appel à un grand nombre d’indigènes pour figurer à l’entour des pavillons et reconstituer l’ambiance culturelle des territoires administrés. Des milliers de figurant avaient été recrutés, depuis des artisans africains jusqu’aux cavaliers arabes, afin de divertir les visiteurs de l’Exposition. Cette pratique existait déjà du temps des expositions universelles qui comportaient des sections réservées aux colonies, notamment en 1867, qui offraient aux visiteurs de goûter aux joies du dépaysement exotique en profitant de spectacles de danse ou des services de restauration assurés par des personnels indigènes. En 1931, les tristement célèbres zoos humains étaient cependant de nature différente aux mises en scène coloniales du XIXe siècle.

Nicolas BANCEL, Pascal BLANCHARD et Laurent GERVEREAUImages et coloniesAchac-BDIC, Paris, 1993.Charles-Robert AGERON (dir.)Histoire de la France colonialeTome 21914-1990, Paris, éd.Armand Colin, 1990

Claire MAINGON, « Représentation d'un village togolais à l'Exposition coloniale », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/representation-village-togolais-exposition-coloniale

Anonyme (non vérifié)

Le Togo est un pays d'Afrique de l'ouest, pas d'Afrique centrale!

mar 04/02/2014 - 13:03 Permalien

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

"Le tour du monde en un jour", une exposition coloniale

"Le tour du monde en un jour", une exposition coloniale

La constitution de l’empire colonial français

Depuis les années 1890, la constitution de l’empire colonial français ne rencontre plus de…

La II<sup>e</sup> République abolit l’esclavage

La IIe République abolit l’esclavage

1848, l’abolition de l’esclavage

Affirmant l’égalité entre les hommes et leur droit naturel à la liberté, les philosophes du XVIIIe

Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres

Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres

La Croisière noire, relevant à la fois de l’aventure coloniale, du raid automobile et de l’opération publicitaire, est née de la volonté d’un…

Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres
Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres
Les Croisières de Citroën : publicité et colonialisme dans l'entre-deux-guerres
<em>Femmes d’Alger dans leur appartement</em> de Delacroix

Femmes d’Alger dans leur appartement de Delacroix

En 1832, Eugène Delacroix fait un unique voyage au Maroc et en Algérie. Il y accompagne le comte de Mornay, envoyé spécial de Louis-Philippe…

Représentation d'un village togolais à l'Exposition coloniale

Représentation d'un village togolais à l'Exposition coloniale

Le Togo, une colonie exposée en 1931

A l’instar du Cameroun, le Togo faisait partie des territoires d’Afrique placés par la Société des Nations…

Juives d'Alger au balcon de Chassériau

Juives d'Alger au balcon de Chassériau

Élève de Jean Auguste Dominique Ingres (1780-1867), mais plus tard fortement influencé par Paul Delaroche (1797-1856) et Eugène Delacroix (1798-1863…
Cabinets de curiosités

Cabinets de curiosités

La mode des cabinets de curiosités et celle de leur représentation picturale

A partir de la fin du XVe siècle, les princes d’Europe du…

Cabinets de curiosités
Cabinets de curiosités
Cabinets de curiosités
"A la gloire de l'Empire colonial"

"A la gloire de l'Empire colonial"

Les expositions universelles, depuis la première, à Londres, en 1851, ont été pour tous les pays organisateurs l’occasion de manifester leur…

Exotisme et érotisme à la Belle Époque : Mata-Hari au Musée Guimet

Exotisme et érotisme à la Belle Époque : Mata-Hari au Musée Guimet

La photographie et l'engouement pour les cultures orientales

Le goût pour l'exotisme, notamment pour l'Orient, est l'héritage de l'époque…

Exotisme et érotisme à la Belle Époque : Mata-Hari au Musée Guimet
Exotisme et érotisme à la Belle Époque : Mata-Hari au Musée Guimet
Exotisme et érotisme à la Belle Époque : Mata-Hari au Musée Guimet
Exotisme et érotisme à la Belle Époque : Mata-Hari au Musée Guimet
Les Délégués des colonies et Jules Ferry, novembre 1892

Les Délégués des colonies et Jules Ferry, novembre 1892

La colonisation française, œuvre de la IIIe République

Durant les années 1880, la république des « Opportunistes », dominée par la…