Aller au contenu principal
Napoléon III à la bataille de Solférino.

Napoléon III à la bataille de Solférino.

La Bataille de Solférino.

La Bataille de Solférino.

Napoléon III à la bataille de Solférino.

Napoléon III à la bataille de Solférino.

Date de création : 1863

Date représentée : 24 juin 1859

H. : 43,5 cm

L. : 76 cm

Peinture à l'huile sur bois

Domaine : Peintures

© Photo RMN - Grand Palais

http://www.photo.rmn.fr

86EE1968/MI 756

La bataille de Solférino (24 juin 1859)

Date de publication : Mars 2016

Auteur : Alain GALOIN

Après les révolutions de 1848, l’Italie a retrouvé le régime de 1815 : d’un côté des petites souverainetés despotiques sans aucun lien confédéral entre elles et ne subsistant que sous la protection des armées autrichiennes ; de l’autre les Etats pontificaux occupés au nord par les Autrichiens et à Rome par les Français.

En 1858, Napoléon III et Cavour, Premier ministre du royaume de Piémont, convinrent de chasser l’Autriche et de faire de Victor-Emmanuel le roi de l’Italie du Nord, “ des Alpes à l’Adriatique ”. En échange, le Piémont céderait Nice et la Savoie à la France.
Provoquée par le Piémont, l’Autriche prit l’initiative de la guerre. L’armée française, commandée par Napoléon III, vint à l’aide des Piémontais. Elle remporta les victoires de Magenta et de Solférino (4 et 24 juin 1859), libérant ainsi la Lombardie.

Cependant, l’empereur dut faire la paix avant d’avoir conquis la Vénétie. En effet, la Prusse menaçait la France d’une guerre sur le Rhin. L’armistice de Villafranca, signé le 11 juillet 1859, déçut les patriotes italiens qui, dans toutes les petites principautés, étaient déjà passés à l’insurrection, selon un plan concerté avec Cavour. Cet armistice cédait la Lombardie au Piémont, mais l’Autriche conservait la Vénétie et entendait faire restaurer l’autorité de ses protégés, les souverains de Toscane, Parme et Modène.

En 1859, l’unité italienne est donc en marche, mais il faudra attendre onze ans pour que Rome devienne enfin la capitale d’un Etat italien unifié.

Pendant la campagne d’Italie, le peintre Ernest Meissonier était attaché à l’état-major de Napoléon III afin d’en suivre et d’en retracer les divers événements. A ce titre, il a peint la célèbre bataille de Solférino dont il a été le témoin.
Napoléon III est représenté entouré de son état-major. Il s’est installé sur le mont Fenile, poste d’observation d’où il peut apercevoir les hauteurs occupées par les Autrichiens, notamment le mont des Cyprès et la colline de Solférino couronnée d’une haute tour. Il domine la plaine de Medole et a une vue d’ensemble des mouvements des troupes françaises qui s’efforcent de chasser les troupes autrichiennes de leurs positions.
Le tableau est la parfaite illustration de cette phrase du baron de Bazancourt, chroniqueur des opérations militaires : “ Sa Majesté, du sommet du mont Fenile, domine tous les mouvements du premier corps et l’ensemble général de l’action. ” , (La Campagne d’Italie de 1859 - Chroniques de la guerre, Paris, 1860)

Tout comme Ernest Meissonier, Adolphe Yvon était présent sur le théâtre des opérations militaires. Moins statique, son œuvre illustre un moment précis de la bataille. Elle représente Napoléon III à cheval sur le mont Fenile. Il est suivi de son état-major et montre du doigt les hauteurs de Solférino au général Camou, en lui donnant l’ordre d’envoyer la garde impériale pour appuyer la division Forey afin de s’emparer de ces hauteurs. “ Quoique la journée soit très peu avancée, l’Empereur comprend tellement que sur les hauteurs de Solférino est le gain de la bataille, qu’il n’hésite pas à engager dès à présent sa Garde, son unique réserve ”, remarque le baron de Bazancourt, qui souligne ainsi les qualités de stratège de Napoléon III. Le témoignage du général comte de Fleury est sensiblement différent : il fait de Napoléon un spectateur quelque peu passif et revendique l’honneur d’avoir incité le souverain à faire donner sa Garde au moment voulu (Souvenirs, tome II (1859-1867), Paris, 1898).

Après la victoire française de Magenta, l’armée autrichienne avait précipité sa retraite sur le Mincio en abandonnant l’une après l’autre les lignes de l’Adda, de l’Oglio et de la Chiese. Les Autrichiens étaient supposés concentrer toute leur résistance derrière le Mincio pour protéger la Vénétie. Il importait que l’armée alliée occupât le plus tôt possible les points principaux d’un ensemble de collines escarpées au sud du lac de Garde. Les derniers rapports reçus par Napoléon III indiquaient en effet que l’armée autrichienne avait abandonné ces hauteurs et s’était retirée derrière le fleuve.
En fait, aidée de renforts, l’armée autrichienne reprit l’offensive. Après avoir repassé le Mincio, elle occupa de nouveau les positions qu’elle venait d’abandonner.
A l’aube du 24 juin, observant les mouvements des troupes ennemies, Napoléon III constata : “ Ce n’est pas une reconnaissance, c’est une grande bataille ” (Comte d’Hérisson, Journal de la campagne d’Italie - 1859, Paris, 1889). Les deux armées en marche l’une sur l’autre se rencontrèrent inopinément. L’armée alliée, commandée par l’empereur, avait devant elle neuf corps d’armée autrichiens regroupant de 250 000 à 270 000 hommes. L’effectif du corps expéditionnaire français s’élevait à 104 200 hommes, auxquels venaient s’ajouter les 35 000 soldats sardes recrutés par Victor-Emmanuel.
La bataille de Solférino fut surtout une bataille d’artillerie qui démontra l’immense supériorité du nouveau canon rayé de l’armée française. Elle ne fut pas décisive, mais la retraite des troupes autrichiennes fut considérée comme une victoire dont le prix fut cependant très lourd : 17 000 morts du côté franco-sarde et 22 000 dans les rangs autrichiens.

Jean TULARD (dir.) Dictionnaire du Second Empire Paris, Fayard, 1995.

La peinture française au Musée du Louvre : Ecole française XIXe siècle ,volume III, p. 18, n° 1242.

Le Musée du Luxembourg 1874, Peintures Paris, Grand Palais, mai-novembre 1974, p. 136-137.

Ernest Meissonier Lyon, Musée des Beaux-Arts, 25 mars - 27 juin 1993, p. 166 à 170, reproduction couleur fig. 3, p. 167.

La Jeunesse des musées - Le musée en France au XIXe siècle Paris, Musée d’Orsay, 7 février-8 mai 1994, n° 177, p. 276.

James HARDING Les Peintres pompiers - La peinture académique en France de 1830 à 1880 Paris, Flammarion, 1980, p. 44, reproduction p. 46.

Constance Cain HUNGERFORD Ernest Meissonier’s first military paintings : The Emperor Napoleon III at the battle of Solferino dans Arts Magazine, janvier 1980, vol. 54, n° 5, p. 89 à 96.

Jean BOURGUIGNON Malmaison, les souvenirs du Second Empire pl. XXII.

Nicole HUBERT Châteaux de Malmaison et de Bois Préau, catalogue sommaire illustré des peintures et dessins n° 1723, p. 200.

Alain GALOIN, « La bataille de Solférino (24 juin 1859) », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 29/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/bataille-solferino-24-juin-1859

Le BG du 93 (non vérifié)

Très bonne article, très bien rédigé ! Étant un grand fan de la bataille de Solferino. J'ai passé une agréable lecture, et j'ai pris beaucoup de plaisir. Merci !

ven 26/01/2024 - 14:39 Permalien

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Le Mont des Singes (Aisne) après l'apocalypse

Le Mont des Singes (Aisne) après l'apocalypse

Un site labouré et retourné par la Grande Guerre

Le cliché présenté montre de façon très brute les conséquences des combats qui eurent lieu sur…

La reprise de Mondement

La reprise de Mondement

La reprise de Mondement

La guerre commence le 3 août 1914. Assez rapidement, les Britanniques sont battus à Mons, et les Français sur la Sambre et…

La reprise de Mondement
La reprise de Mondement
La bataille  navale du  "Kearsarge" et de l'"Alabama"

La bataille navale du "Kearsarge" et de l'"Alabama"

Un écho de la Guerre civile états-unienne au large des côtes françaises

Au printemps 1864, la France du Second Empire a le regard dirigé sur les…

Regards sur les guerriers gaulois

Regards sur les guerriers gaulois

À l’origine étaient les Gaulois

Jusque dans les années 1820, l’histoire de France se fonde sur celle des princes dont les historiens dressent les…

Regards sur les guerriers gaulois
Regards sur les guerriers gaulois
Regards sur les guerriers gaulois
La bataille d'Austerlitz

La bataille d'Austerlitz

Chef-d’œuvre de stratégie militaire, la bataille d’Austerlitz, dite aussi « des Trois empereurs » (Napoléon, Alexandre Ier de Russie et François…

Le Fort de Douaumont, lieu d'Histoire, site de mémoire

Le Fort de Douaumont, lieu d'Histoire, site de mémoire

Douaumont en 1916, un résumé de la bataille de Verdun

Douaumont, clef de voûte du réseau de fortifications de la région de Verdun et point d’…

Le Fort de Douaumont, lieu d'Histoire, site de mémoire
Le Fort de Douaumont, lieu d'Histoire, site de mémoire
Le siège de Toulon (septembre-décembre 1793)

Le siège de Toulon (septembre-décembre 1793)

À la fin de 1792, après les victoires de Valmy et Jemmapes, la situation militaire de la France est excellente, mais la politique conquérante de…

L’expédition au Mexique en 1838

L’expédition au Mexique en 1838

La souveraineté du Mexique en question

Le Mexique des années 1830 peine à trouver une stabilité politique et doit faire face à des difficultés…

Un ex-voto pacifiste

Un ex-voto pacifiste

Rappelant par sa composition les représentations d’apparitions miraculeuses de la Vierge, le tableau de Jules Roméo est en fait un ex-voto tout à…

Verdun

Verdun

Alors que la situation militaire de l’Allemagne s’est beaucoup améliorée à la fin de l’année 1915, le général von Falkenhayn décide de « saigner à…