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Episode de la retraite de Constantine en novembre 1836, attaque d'un convoi de blessés par les arabes le 24 novembre 1836.

Episode de la retraite de Constantine en novembre 1836, attaque d'un convoi de blessés par les arabes le 24 novembre 1836.

Episode de la retraite de Constantine en novembre 1836, le carré du maréchal Changarnier attaqué par les arabes.

Episode de la retraite de Constantine en novembre 1836, le carré du maréchal Changarnier attaqué par les arabes.

Combat dans la Grande rue de Constantine le 13 octobre 1837.

Combat dans la Grande rue de Constantine le 13 octobre 1837.

Episode de la retraite de Constantine en novembre 1836, attaque d'un convoi de blessés par les arabes le 24 novembre 1836.

Episode de la retraite de Constantine en novembre 1836, attaque d'un convoi de blessés par les arabes le 24 novembre 1836.

Date représentée : novembre 1836

H. : 16 cm

L. : 29 cm

Estampe.

Domaine : Estampes-Gravures

© Photo RMN - Grand Palais - Droits réservés

http://www.photo.rmn.fr

74-004298 / invgravures3361

La conquête de Constantine (1836/1837)

Date de publication : Juin 2008

Auteur : Vincent DOUMERC

Les difficultés de la France pour conquérir le Constantinois

Si la conquête de l’Algérie décidée par Charles X en 1830 et poursuivie par son successeur Louis-Philippe donna très rapidement le contrôle d’Alger à la France, il en est allé différemment pour le reste du pays. Les régions montagneuses orientales ont résisté à la conquête française pendant des années. Le personnage d’Abd El-Kader est l’emblème même de cette insoumission. La ville de Constantine, principal centre urbain de l’Est algérien, a constitué un enjeu non négligeable. Par deux fois les troupes françaises ont essayé de s’en emparer. En 1836, la tentative des troupes du général Clauzel se solda par un échec retentissant. Puis en 1837, la seconde opération commandée par le Général Damrémont parvint à s’emparer de la cité, en particulier grâce à la percée décisive des zouaves du colonel de Lamoricière.

Les estampes d’Auguste Raffet traitent de ces deux expéditions militaires. Cet artiste né en 1804, année du couronnement de Napoléon Ier, a toujours été inspiré par les représentations militaires. Celles de la grande Armée et des campagnes napoléoniennes occupent une place de choix dans son œuvre mais celles des guerres postérieures, comme la conquête de l’Algérie, ont également constitué un sujet d’inspiration majeur. Les deux premières estampes présentent des épisodes de la retraite de 1836, lorsque l’armée française dut reculer face à la résistance algérienne, la troisième est quant à elle une vision de 1837, au moment où les troupes étaient parvenues à s’introduire dans la ville de Constantine.

De véritables scènes de guerre

Dans les mentalités, l’association entre la guerre et l’Algérie renvoie au conflit pour l’indépendance (1954/1962). Or, plus d’un siècle auparavant, la conquête a également été marquée par une succession de batailles meurtrières. Ces trois lithographies en sont un témoignage évident.

Des éléments récurrents sont à relever. La confrontation entre les militaires français et les troupes algériennes est au cœur de l’action. Les soldats sont toujours représentés avec leurs uniformes foncés, surmontés d’une casquette et armés d’un fusil à baïonnette. Dans les deux premières images, ces soldats semblent respecter des consignes d’ordre. Ils couvrent la retraite des blessés, sont rangés en carré pour éviter d’être submergés par la furia des assaillants. Leur formation révèle un alignement précis démontrant la rigueur du commandement malgré l’âpreté des combats.

A l’opposé de cette image de discipline, les troupes algériennes offrent davantage de mouvement et de désorganisation. L’opposition entre une armée de métier et des troupes rebelles est clairement marquée. Pour cela, l’artiste a choisi de représenter les combattants musulmans à l’aide de tons clairs pour marquer le contraste d’attitude avec les soldats français. La présence de chevaux du côté musulman ne fait que renforcer cette impression de mouvement et de furie.

La troisième image est différente dans la mesure où le combat n’est pas une bataille rangée, sur un terrain bien défini, mais une scène de guérilla urbaine dans laquelle les troupes françaises affrontent une résistance féroce. Les rebelles sont abrités derrière des barricades. Dans cette image, l’armée française apparaît comme sûre de sa force : l’homme au premier plan montrant à un jeune Algérien la manière d’utiliser son arme traduit ce sentiment de sérénité malgré la proximité de l’affrontement.

Une victoire sur les Algériens et sur le passé ?

La réalisation de ces estampes est contemporaine des évènements évoqués. Raffet présente les épisodes guerriers qui ont conduit à la prise de Constantine. Cet artiste, qui a dessiné les planches pour l’Histoire de la Révolution Française de Thiers, est un expert pour illustrer les grandes scènes historiques.

La représentation des troupes françaises et arabes permet d’interpréter la façon dont les contemporains percevaient cette conquête de l’Algérie. Ces éléments ne sont d’ailleurs pas éloignés de certains principes de l’art orientaliste comme la fascination pour le tempérament des populations locales, le courage des colonisateurs mais également des colonisés, la présence des chevaux pur-sang que les Arabes savaient manœuvrer à la perfection…

Les rebelles musulmans sont vus comme des soldats farouches, ne craignant pas la mort et toujours prêts à charger l’ennemi. Par contre, leur stratégie militaire rudimentaire occasionne de nombreuses pertes. Au contraire, les soldats français appliquent des consignes strictes, se comportent comme une véritable armée en protégeant par exemple leurs blessés afin d’organiser une retraite en bon ordre et s’assurer, au final, la victoire.

De nombreuses références à l’épopée napoléonienne sont présentes. La furia des troupes arabes rappelle celle des Mamelouks lors de la Bataille des Pyramides pendant la campagne d’Egypte en 1798. La formation en carré, avec des soldats groupés autour des drapeaux, évoque de nombreuses batailles de l’Empire. La volonté de préserver les blessées traduit le besoin de mettre en place une retraite organisée, en évitant au maximum les pertes, ce que l’armée impériale n’avait réussi à faire que très partiellement en Russie. Enfin, la scène de guérilla fait écho à la lutte en Espagne où les soldats de l’Empire avaient découvert ce type de combats face aux patriotes de Cadix ou d’ailleurs.

Dans ces œuvres, Raffet a toujours cherché à magnifier la Grande Armée. A-t-il voulu dans ces trois images atténuer le spectre de la défaite impériale en présentant des épisodes victorieux de la conquête de l’Algérie ? Un quart de siècle après Waterloo, la question peut être posée.

Vincent DOUMERC, « La conquête de Constantine (1836/1837) », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 28/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/conquete-constantine-1836-1837

Anonyme (non vérifié)

sur un site culturel, en particulier sur le site des Musées Nationaux,il est anormal de lire des textes comportant des fautes d'orthographe comme celles-ci :

ces soldats semblent respectés des consignes d’ordre > respecter (à mettre à l'infinitif)

des chevaux purs-sangs > invariable > pluriel = pur sang

la scène de guérilla fait échos > fait écho (au singulier)

ven 13/03/2015 - 12:11 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Bonjour,

Merci pour votre œil avisé et pour l'intérêt que vous portez à notre site.

Les corrections sont désormais effectives sur le site,

A bientôt,

Anne-Lise

lun 11/05/2015 - 10:02 Permalien

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