Aller au contenu principal
Le Ballon

Le Ballon

Le Pigeon.

Le Pigeon.

Le Ballon

Le Ballon

Date de création : Novembre 1870

Date représentée : 1870

H. : 136,7 cm

L. : 86,5 cm

Huile sur toile.

Domaine : Peintures

© RMN-Grand Palais (musée d'Orsay) / Hervé Lewandowski

Lien vers l'image

RF 1987-21 - 01-015764

La défense de Paris en 1870

Date de publication : Mars 2016

Auteur : Bertrand TILLIER

Les ballons du siège de Paris

Dès les premiers jours du siège, dans la lignée revendiquée des aérostiers de 1793 et alors que des ballons captifs sont installés en divers points de la capitale pour effectuer des observations militaires, le fameux photographe Nadar, passionné d’aérostation, s’associe à deux aérostiers confirmés. Avec Camille Dartois et Jules Duruof, il constitue la « Compagnie d’Aérostiers », qui s’engage à construire plusieurs ballons dirigeables et à les mettre à la disposition du gouvernement de la Défense nationale. Ils établissent un campement sur la place Saint-Pierre, au pied de la butte Montmartre, où naît la poste aérienne du siège. En hommage aux grandes figures républicaines de 1848, Nadar baptise ses ballons : le George Sand, l’Armand Barbès et le Louis Blanc.

Le coup d’envoi de cette entreprise de mobilisation est donné le 7 octobre 1870 : Léon Gambetta, ministre de l’Intérieur, quitte Paris à bord de l’Armand Barbès pour regagner Tours et y organiser la résistance à l’ennemi.

Le ciel de Paris

Décliné sur tous les supports, ce départ de Gambetta en aérostat donne un grand espoir à la population parisienne, qui croit, un temps, qu’elle ne sera plus coupée du reste du pays. Dans cet engouement, à la fin novembre 1870, Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898) peint Le Ballon : sur les hauteurs de Paris, l’allégorie féminine de Paris, armée de son fusil et tournant le dos au spectateur, salue d’un geste délicat l’aérostat gonflé d’espoir qui s’élève dans le coin supérieur gauche du tableau.

Mais quelques semaines plus tard, au début de l’année 1871, Puvis de Chavannes conçoit un pendant à cette première œuvre avec Le Pigeon qui, dans des tons assourdis, témoigne de la situation de la capitale devenue intenable. Frappée par le froid, l’isolement et la faim, la ville assiégée, incarnée par une allégorie endeuillée, est montrée de face, tentant de protéger de son bras tendu le fragile oiseau que le rapace prussien surgi du coin supérieur droit essaie de lui ravir.

De l’espoir à la peur

Entre les deux tableaux, quelques semaines voire quelques mois se sont écoulés, qui ont affaibli le moral des Parisiens. Les deux œuvres enregistrent aussi l’abattement de Puvis de Chavannes qui se sent pris au piège d’une ville dont le paysage agreste, ouvert et comme en creux, se déroulant sous le regard dans Le Ballon, est devenu dans Le Pigeon un espace urbain aux fortifications saillantes agressives – c’est la « ville géante à plusieurs enceintes » dont parle Alphonse Daudet dans ses Lettres à un absent (1871). D’un tableau à l’autre, comme par un phénomène d’éclipse, l’inquiétude et la peur ont succédé à l’optimisme et à l’espoir incarnés par l’aérostat.

Dans l’œuvre peint de Pierre Puvis de Chavannes, l’espoir ne renaîtra des ruines et ne s’épanouira dans la nature qu’en 1872, avec ses deux versions successives de L’Espérance (Baltimore, Walters Art Gallery et Paris, musée d’Orsay), sous les traits d’une allégorie féminine juvénile.

Victor DEBUCHY, Les Ballons du siège de Paris, Paris, France-Empire, 1973.

Bernard NOËL, Dictionnaire de la Commune, 2 vol., Paris, Flammarion, coll. « Champs », 1978.

Bertrand TILLIER, « La défense de Paris en 1870 », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 29/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/defense-paris-1870

Anonyme (non vérifié)

Bonjour,

Si vous trouvez des erreurs sur le site, n'hésitez pas à nous les communiquer.
C'est avec plaisir que nous ferons les modifications, si nécessaire.

A bientôt,

Anne-Lise

mer 09/05/2012 - 11:35 Permalien

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

I Want You for U.S. Army

I Want You for U.S. Army

1917, tournant de la Grande Guerre

Paru en juillet 1916, le dessin I Want You for U.S. Army est recyclé en affiche et largement diffusé pendant…

L'image de l'Allemand en 1870

L'image de l'Allemand en 1870

Après une série de défaites militaires face à la Prusse, et le désastre de Sedan le 1er septembre 1870, Napoléon III est fait prisonnier et doit se…
Une femme force les portes de l’Académie

Une femme force les portes de l’Académie

L'Académie royale de peinture et de sculpture est fondée sur mandat royal en 1648. Elle constitue l'un des socles institutionnels sur lesquels…

La majorité de Louis XIII

La majorité de Louis XIII

La fin de la régence

Afin de satisfaire aux ambitions de la reine mère Marie de Médicis, le peintre anversois Rubens, alors au faîte de sa gloire…

La France, […], reçoit de Louis XVIII la Charte constitutionnelle

La France, […], reçoit de Louis XVIII la Charte constitutionnelle

A la mort de Louis XVIII en 1824, son frère le comte d'Artois (1757-1836) accède au trône et porte jusqu’aux Trois Glorieuses le nom de Charles X…

Allégorie des Arts sous Napoléon III

Allégorie des Arts sous Napoléon III

Le règne de Napoléon III peut s’enorgueillir de l’achèvement du palais du Louvre, qui fut l’emblème de la royauté, puis l’un des symboles de la…
David, artiste révolutionnaire

David, artiste révolutionnaire

De l’artiste libéral au député de la Convention

Le Salon de peinture du Louvre de 1789 présente une nouvelle série d’oeuvre commandées depuis 1775…

David, artiste révolutionnaire
David, artiste révolutionnaire
Le Douanier Rousseau, pacifiste et républicain

Le Douanier Rousseau, pacifiste et républicain

A la fin du XIXe siècle, la France s’installe définitivement dans la République et poursuit une industrialisation déjà bien commencée…

L'Alsace. Elle attend

L'Alsace. Elle attend

La perte de l’Alsace-Lorraine

La guerre de 1870 se conclut, le 10 mai 1871, par la signature du traité de Francfort. La France, vaincue, cède au…

La Grande Mademoiselle

La Grande Mademoiselle

Un portrait allégorique

Les portraits d’Anne-Marie-Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, dite la Grande Mademoiselle, sont nombreux et les…