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Napoléon Ier visitant l'escalier du musée du Louvre

Napoléon Ier visitant l'escalier du musée du Louvre

Le Louvre de Napoléon III.

Le Louvre de Napoléon III.

Napoléon Ier visitant l'escalier du musée du Louvre

Napoléon Ier visitant l'escalier du musée du Louvre

Date de création : 1833

Date représentée :

H. : 177 cm

L. : 135 cm

Sous la conduite des architectes Percier et Fontaine. Peinture à l'huile sur toile

Domaine : Peintures

© Photo RMN - Grand Palais

http://www.photo.rmn.fr

92EE2340/DL 1978-1

Le Louvre au XIXe siècle

Date de publication : Mars 2016

Auteur : Nicolas COURTIN

Le Louvre au XIXe siècle

Depuis le XVIe siècle, l’achèvement du Grand Louvre est un leitmotiv de la politique culturelle des souverains français. C’est un chantier qui traversa le temps et les régimes, et donna à Paris un monument qui résume, sinon l’histoire de France (dont Versailles est le dépositaire) du moins l’histoire de l’architecture française.

C’est à Napoléon III que l’on doit l’accomplissement du « grand dessein », c’est-à-dire la réunion du Louvre aux Tuileries ; néanmoins, c’est à son grand-oncle que l’on doit sa transformation en palais des arts.

Le plus vaste et le plus ancien palais parisien

Charles Percier et Pierre-François Fontaine sont les deux architectes choisis par l’empereur pour aménager les salles du nouveau musée et pour achever la liaison entre les deux palais ; ils présentent en 1809 un plan d’ensemble qui servira de base au chantier permanent conduit par Fontaine pendant quarante-quatre ans.

Pour Napoléon Ier, le Louvre est avant tout une fantastique machine de propagande. Si l’éblouissante réunion de chefs-d’œuvre (principalement des antiques rapportés des quatre coins de l’Europe) satisfait l’intelligentsia, elle rappelle surtout l’importance des butins de chaque campagne militaire.

Le château des Tuileries, commencé pour Catherine de Médicis, est composé de corps de bâtiment hétéroclites. Depuis le règne de Louis XIV, il est le siège parisien du pouvoir. La tradition en a conservé le terme « château » pour désigner le pouvoir personnel ou officieux du roi, notamment au cours de la Restauration.

La Grande Galerie, construite le long de la Seine par Henri IV, fut la première liaison entre les deux palais. Jusqu’au Premier Empire, son rez-de-chaussée accueillit les ateliers d’artistes protégés par le roi.

La cour Napoléon, créée par Lefuel, résulte de la construction de nouvelles ailes, au nord et au sud, destinées à masquer le désaxement qui existe entre les deux palais.

Un musée politique ?

L’escalier du musée Napoléon, construit dans une aile de la cour Carrée par Percier et Fontaine, correspond par son style néoclassique rigoureux à la nature des œuvres présentées (des antiques, dont certains sont placés dans les niches de l’escalier) et illustre bien le style austère et efficace qui caractérise l’art officiel de cette période, tout au service d’un discours analogique avec la Rome impériale.

Entreprise par Fontaine, l’aile nord, qui longe la nouvelle rue de Rivoli, est le pendant de la Grande Galerie. L’aménagement du Grand Louvre passa par la réorganisation de ses abords, de manière à le dégager pour en faire un véritable monument au cœur de la ville. En effet, les quatre faces du rectangle qu’il constitue sont des éléments fondamentaux du paysage parisien (la colonnade orne la place Saint-Germain-l’Auxerrois, les façades sud offrent un front de Seine monumental, les Tuileries ferment la perspective du jardin, et l’aile nord constitue une séquence à la gloire de la Grande Armée).

Napoléon III trouva aussi dans l’achèvement du Louvre l’occasion de se rattacher à l’histoire de la France et de légitimer le régime qu’il avait imposé : à la suite du Premier Empire, il accomplit l’œuvre des rois. L’ordonnateur principal en fut Hector Lefuel (à partir de 1853) qui, par son éclectisme parfois bruyant mais éclairé, a su faire de ce palais un musée de l’architecture française.

Jean-Pierre BABELON, « Louvre », in Pierre NORA (dir.), Lieux de mémoire, t. 2, La Nation, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 1997.

Geneviève BRESC, Mémoires du Louvre, Paris, RMN, coll. « Découvertes Gallimard architecture », 1989.

Jean-Claude DAUFRESNE, Le Louvre et les Tuileries, architecture de papier, Bruxelles, Pierre Mardaga, 1987.

Nicolas COURTIN, « Le Louvre au XIXe siècle », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 28/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/louvre-xixe-siecle

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