Aller au contenu principal
Le Maréchal Foch

Le Maréchal Foch

Le Maréchal Foch et les Alliés

Le Maréchal Foch et les Alliés

Le Maréchal Foch

Le Maréchal Foch

Le Maréchal Foch

Le Maréchal Foch

Le Maréchal Foch

Le Maréchal Foch

Date de création : 1919

Date représentée :

H. : 57 cm

L. : 42 cm

Pastel sur papier. 

© Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN - Grand Palais - Photographe inconnu

http://www.photo.rmn.fr

06-519003 / 23851 ; Ea 755; 4368 DEP

Le maréchal Foch, portraits officiels

Date de publication : Septembre 2008

Auteur : Claire MAINGON

Un général dans la Grande Guerre

Ferdinand Foch (1851-1929) fut l’une des personnalités militaires essentielles de l’histoire de la Première Guerre mondiale. Historiquement, le Maréchal reste dans les mémoires pour des actions qui ont mené à la victoire des armées alliées. Placé à la tête du XXe corps d’armée dès août 1914, il contribua effectivement à enrayer la progression de l’armée allemande en Lorraine. Adjoint de Joffre, Foch coordonna les troupes alliées qui stoppèrent les Allemands dans leur « course à la mer ». Acteur majeur de la première bataille de la Marne, décideur des offensives de l’Artois en 1915 et meneur dans la bataille de la Somme en 1916, le général Foch connut néanmoins de sérieuses difficultés qui auraient pu nuire à sa carrière. Tombé en disgrâce en même temps que Joffre en 1916, il dut son retour à l’état-major aux revers subis par le général Nivelle sur le chemin des Dames plus qu’à l’amitié de Pétain. En 1917, Ferdinand Foch fut nommé chef d’état-major général auprès du gouvernement, ce qui lui permit d’intégrer le sérail ministériel où se prenaient les décisions diplomatiques. Son action culmina au cours de 1918, tandis qu’il était nommé « généralissime » des armées alliées, responsabilité immense puisqu’il avait pour mission d’en coordonner toutes les actions. Foch fut à l’origine de la contre-offensive qui aboutit à la victoire de la seconde bataille de la Marne, puis à la capitulation de l’armée allemande. Le jour de la signature de l’armistice, à laquelle il présida, Ferdinand Foch fut reçu à l’Académie française. Quelques mois auparavant, en août 1918, il avait été gratifié du titre de maréchal de France.

La stature du chef militaire

Les documents réunis représentent différents types de portraits officiels du général et maréchal de France Ferdinand Foch, tous conservés dans les collections du musée de l’Armée. Qu’il s’agisse de portrait en pied, à cheval, d’un portrait ou d’une photographie, l’homme militaire est au cœur de l’image. Au-delà de leur variété, ces images présentent des caractéristiques communes. Elles exaltent la prestance du personnage et relèvent d’une lecture héroïque et idéalisée de l’homme militaire. Le général pose autant devant le peintre que devant l’objectif du photographe. Dans une posture militaire bien droite, Foch apparaît solidement campé, le port altier et le regard sévère. Il se dégage de son apparence physique l’image d’une force tranquille mais inébranlable, une élégance naturelle renforcée par le prestige de l’uniforme. En revanche, rien n’est évoqué, dans ces images, de l’intimité de Foch. L’homme se définit, avant tout, par sa fonction militaire. Ses vêtements militaires, les insignes visibles, sont les marqueurs de son identité.

Les artistes sollicités pour réaliser ces représentations étaient des peintres ou des photographes académiques officiels reconnus et ayant été des acteurs importants de l’histoire par l’image durant la Grande Guerre. Le portrait en buste du maréchal est une œuvre de Marcel Baschet, portraitiste très prisé, dont le frère dirigeait l’un des journaux les plus importants de l’entre-deux-guerres, L’Illustration. Quant à la toile représentant Ferdinand Foch et les Alliés, peinte en 1930, soit un an après la disparition du maréchal de France, il s’agit d’une œuvre de Georges Scott, qui fut l’un des peintres des Missions aux armées lancées par le gouvernement pendant la guerre. Ce portrait équestre est aussi une peinture d’histoire militaire puisqu’il représente Foch au premier plan, suivi de Pershing (général des armées des États-Unis d’Amérique), Haig (commandant en chef des armées britanniques), Weygand (officier général français) et Diaz (militaire italien). Ce portrait équestre entretient également une filiation avec l’imagerie militaire traditionnelle. Le cheval y joue un rôle essentiel, en résonance avec les représentations historiques des grands hommes de l’histoire depuis les chevaliers et les rois de France. Cette image ne renvoie pas à un fait historique précis tel qu’une bataille mais entend plutôt commémorer la mission de Foch de coordonner les actions de toutes les armées alliées durant l’année 1918. L’image permet de véhiculer cet esprit d’alliance et de cohésion, de solidarité mutuelle, qui représentait l’un des enjeux de la victoire. La position au-devant de l’image révèle le rôle de meneur tenu par Foch dans cette opération militaire. Elle laisse entendre que son charisme et son tempérament volontaire ne furent pas étrangers à la victoire sur l’Allemagne.

L’action et la puissance guerrière ne sont, dans ces images, que suggérées. Le général et futur maréchal de France se révèle aussi comme un chef politique et militaire. Lorsque Marcel Baschet dresse son portrait en 1919, le général a achevé sa carrière. Devenu maréchal, académicien, il présente le visage d’un homme expérimenté. Âgé de soixante-huit ans, Foch, nommé président du Conseil supérieur de la guerre, connaissait son apogée. Bien que la démobilisation soit à cette époque un processus en cours, la photographie de Vizzavona indique cependant que l’atmosphère de la guerre n’était pas si lointaine.

 

L’image patriotique du général Foch

À l’instar de Pétain, Fayolle, Manoury ou Mangin, Ferdinand Foch fait partie des chefs militaires d’exception dans l’histoire de la Première Guerre mondiale. Pour chacun d’eux, l’image a joué un rôle essentiel de propagande. Généralement confiée à des peintres d’histoire réputés ou à des illustrateurs officiels, elle diffuse et renforce le prestige associé à la personnalité charismatique. De la même façon que Napoléon Ier s’était attaché un certain nombre d’artistes pour réaliser des effigies à sa gloire, les hommes influents de la Grande Guerre ont eu des portraitistes attitrés. Georges Scott fut de ces artistes sollicités pour l’imagerie des grands généraux, et notamment de Ferdinand Foch. Les œuvres de ce peintre du ministère de la Guerre, agréé par le musée de l’Armée, furent souvent reproduites dans les journaux du temps, et plus spécifiquement dans L’Illustration. Elles représentent des images « politiquement correctes » dans ce moment de censure exercée par le gouvernement sur la presse et l’investigation journalistique. Scott travaillait le plus souvent en atelier, à l’aide de photographies. Il n’est pas impossible d’imaginer qu’il ait pu faire usage de clichés tels que celui du photographe François Antoine Vizzavona. L’image est aussi très utile et nécessaire pour perpétuer la gloire ou la mémoire des grands chefs militaires après les événements qui les ont rendus célèbres..

Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.

Claire MAINGON, « Le maréchal Foch, portraits officiels », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 28/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/marechal-foch-portraits-officiels

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Une leçon de France

Une leçon de France

Les débuts de la guerre de 1914-1918 : la mobilisation et l'offensive en Alsace-Moselle

La IIIe République, née du désastre de Sedan…

Jules Grandjouan

Jules Grandjouan

Premières élections pour les communistes français

La guerre, « catalyseur de l’histoire » selon les termes de Lénine, a profondément bouleversé l’…

La Sarre entre la France et l’Allemagne

La Sarre entre la France et l’Allemagne

La question de la Sarre après la Première Guerre mondiale

A l’issue de la Première Guerre mondiale, Clémenceau revendique le rattachement de la…

"La Cathédrale" de Rodin

"La Cathédrale" de Rodin

La cathédrale comme quintessence de l’art

C'est dans un contexte chargé de symboles que Rodin crée en 1908 une sculpture intitulée La Cathédrale…

Le Long règne de François-Joseph I<sup>er</sup>,  dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie

Le Long règne de François-Joseph Ier, dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie

Soixante-huit ans de règne, du Printemps des peuples à la Grande Guerre

Né en 1830, couronné en 1848, mort en 1916, François-Joseph Ier…

Le Long règne de François-Joseph I<sup>er</sup>,  dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie
Le Long règne de François-Joseph I<sup>er</sup>,  dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie
Le Long règne de François-Joseph I<sup>er</sup>,  dernier empereur d’Autriche et roi de Hongrie
Portraits de Guynemer

Portraits de Guynemer

Peindre la guerre et les soldats en 1914-1918

Durant la Première Guerre mondiale, les artistes français sont largement mobilisés pour la «…

Portraits de Guynemer
Portraits de Guynemer
Le père de la nation

Le père de la nation

Au service du peuple

À peine le régime de Vichy est-il installé en juillet 1940 qu’une estampe pose l’équation centrale du recours au maréchal…

Le père de la nation
Le père de la nation
La paix de Brest-Litovsk

La paix de Brest-Litovsk

Située sur le Bug, Brest-Litovsk a été choisie comme lieu de négociations entre l’Allemagne impériale et le pouvoir bolchevique. Les délégations…

La paix de Brest-Litovsk
La paix de Brest-Litovsk
Promouvoir l’Entente

Promouvoir l’Entente

Des alliances à géométrie variable

Le système croisé des alliances (Triple Entente et Triple Alliance) a fonctionné avec suffisamment d’…

Promouvoir l’Entente
Promouvoir l’Entente
Le vin et l'armée

Le vin et l'armée

Les soldats et le vin du XIXe siècle à la fin de la Première Guerre mondiale

Depuis la Révolution française, et en particulier durant…

Le vin et l'armée
Le vin et l'armée