Le prince de Joinville assistant à une danse nègre à l'île de Gorée. Décembre 1842.
Auteur : NOUSVEAUX Édouard Auguste
Lieu de conservation : musée national du château de Versailles (Versailles)
site web
Date de création : 1846
Date représentée : 1842
H. : 131
L. : 178
Huile sur toile Le Prince de Joinville se rendant au Brésil assiste à une danse indigène sur la Place du Gouvernement à l'île de Gorée en décembre 1842
© Photo RMN - Grand Palais (Château de Versailles) / Droits réservés
87-000316-02 / MV6976
Le prince de Joinville en visite sur l’île de Gorée
Date de publication : Mars 2012
Auteur : Jérémie BENOÎT
À l’occasion de son mariage avec Françoise de Bragance, sœur de l’empereur Dom Pedro II du Brésil, François Ferdinand Philippe d’Orléans, prince de Joinville (1818-1900), troisième fils de Louis-Philippe, marin devenu célèbre depuis qu’il avait ramené en France les cendres de Napoléon (1840), effectua le voyage vers l’Amérique du Sud qui le fit passer par l’île de Gorée, située en face de Dakar, au Sénégal. Découverte en 1444 et occupée par les Français depuis Louis XIV, Gorée était définitivement française depuis 1817. Principal comptoir de vente des esclaves, l’île avait été fortifiée dès le XVIIIe siècle, mais son importance déclinait déjà lors du passage du prince de Joinville.
Nousveaux ayant séjourné au Sénégal de 1842 à 1845, c’est tout naturellement à lui que Louis-Philippe s’adressa pour peindre ce sujet. Œuvre topographique et anecdotique plutôt que peinture d’histoire malgré la présence du prince de Joinville, le tableau vaut surtout pour sa représentation de la place principale de Gorée et des habitants de la ville, Noirs sénégalais, métis et Blancs, militaires avant tout. D’une architecture sobre, proche des modèles soudanais comme les mosquées de Tombouctou, cité mythique découverte en 1828 par René Caillé, Gorée était alors un comptoir commercial d’où l’esclavage avait déjà disparu, ruinant ainsi l’économie coloniale sénégalaise. Dans un style très méticuleux, Nousveaux s’applique à montrer les costumes colorés des habitants, costumes non exempts d’influence occidentale, mais ne peut rendre le rythme effréné de la danse africaine qu’il est censé peindre.
Ce tableau était semble-t-il destiné avant tout à la propagande de la monarchie de Juillet. L’année suivant son mariage, le prince de Joinville avait été chargé d’une inspection des comptoirs français de la côte occidentale de l’Afrique. Cette peinture en était un peu la préfiguration et indiquait l’ancrage des relations françaises dans l’Atlantique Sud, d’un point de vue tant diplomatique, comme le marquait le mariage du prince, que colonial.
CONSTANS Claire, Catalogue des peintures de Versailles, tome II, Paris, RMN, 1995 GARNIER-PELLE Nicole, Musée Condé, Peintures des XIXe et XXe siècles, Paris, RMN, 1997
Jérémie BENOÎT, « Le prince de Joinville en visite sur l’île de Gorée », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 29/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/prince-joinville-visite-ile-goree
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