Aller au contenu principal
Tombeau du maréchal Foch

Tombeau du maréchal Foch

Auteur : LANDOWSKI Paul

Lieu de conservation : hôtel des Invalides (Paris)
site web

Date de création : 1931-1937

Date représentée : 1937

Bronze.

Domaine : Sculptures

© ADAGP © Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël

Lien vers l'image

18-535126

  • Tombeau du maréchal Foch
  • Tombeau du maréchal Foch

Le tombeau du maréchal Foch aux Invalides

Date de publication : Septembre 2008

Auteur : Claire MAINGON

La patrie en deuil

La mort du maréchal Foch clôt une partie de l’histoire de la Première Guerre mondiale. Disparu le 20 mars 1929, ses funérailles furent l’occasion d’une grande cérémonie nationale. La dépouille du maréchal de France fut déposée sous l’Arc de triomphe, sous lequel brillait déjà depuis 1923 la Flamme du souvenir sur la tombe du Soldat inconnu, corps martyr et symbolique des disparus de la Grande Guerre. En 1937, ses restes furent transférés en l’église Saint-Louis des Invalides, consacrée nécropole militaire. Dans ce cadre prestigieux et honorifique, le corps de Foch a rejoint celui des grands chefs militaires depuis la période monarchique. Élevé dans la chapelle Saint-Ambroise, son tombeau voisine avec ceux d’autres commandants en chef de la Première Guerre mondiale : Lyautey, Nivelle et Mangin. Ces tombeaux des grands militaires représentent la part la plus exceptionnelle des monuments funéraires et commémoratifs de la Grande Guerre. Objet de recueillement, le tombeau de Ferdinand Foch est un témoignage de la stature héroïque du personnage militaire et maréchal de France.

Un tombeau historique

Le tombeau qui sert d’écrin à la dépouille du maréchal de France Ferdinand Foch est l’œuvre de Paul Landowski, sculpteur officiel très réputé de l’entre-deux-guerres, membre de l’Académie des beaux-arts, et directeur de l’Académie de France à Rome depuis 1933. Réalisée en 1937, cette œuvre à vocation funéraire et commémorative appartient à la statuaire publique dédiée aux grands hommes de la nation. Landowski a conçu un tombeau de caractère narratif, qui met en association le défunt avec son histoire. De façon réaliste, l’artiste a représenté le corps sans vie de Foch porté par des poilus de la Grande Guerre, dans une forme de procession laïque et militaire qui précède la mise en terre. Elle se distingue par son caractère particulièrement solennel, évoquant tout à la fois le respect dû aux morts et la grandeur du défunt. Cette sculpture ne représente cependant qu’une partie de la sépulture. Le cercueil en lui-même, au-dessous, est décoré de scènes de bataille, procédé narratif en frise emprunté à la statuaire funéraire gréco-romaine. Cette représentation historiée distingue le tombeau de Foch de celui de son grand ami le maréchal Lyautey ou encore de celui plus célèbre de Napoléon Ier.

Aux hommes illustres : la nécessité de l’hommage

La nation, pour célébrer ses hommes illustres, peut choisir de donner leurs noms à des avenues, des bâtiments, et de leur élever une statue ou un monument. Dans les années 1920-1930, les grands chefs militaires de la Grande Guerre figurent aux premiers rangs des personnalités honorées par cette politique de l’hommage public, très largement affectionnée par la IIIe République. Héros et hommes d’exception, ils représentent des exemples à suivre et incarnent des idéaux de réussite. Tout le talent d’un statuaire est sans doute de retranscrire et d’évoquer les traits par lesquels ces hommes se sont distingués de leurs contemporains. Il existe de nombreuses statues et monuments élevés à la mémoire du maréchal Foch, dont l’une se trouve à Rethondes, où fut signé l’armistice. Le tombeau de Foch, qui se situe au cœur des Invalides, est d’une autre nature. Il se présente comme un monument de commémoration tout à la fois individuel et national. Par le choix d’une représentation réaliste et historiée, Paul Landowski est parvenu à faire valoir les qualités de rigueur militaire et de droiture unanimement reconnues à l’homme de guerre. Placé dans le cadre privilégié et exceptionnel des Invalides, ce tombeau ne peut pas être proprement considéré comme un monument aux morts de la Grande Guerre, à l’image de ceux élevés sur le territoire national en commémoration du sacrifice des simples soldats sur l’autel de la Patrie. À leur différence, il n’est pas le point de ralliement lors des cérémonies commémoratives du 11-Novembre, telles que celles ayant lieu sur la tombe du Soldat inconnu, sous l’Arc de triomphe. En étant la tombe du maréchal, cette sculpture funéraire est un hommage de dimension nationale et intime.

Jean AUTIN, Foch ou le triomphe de la vérité, Paris, éd. Perrin, 1987.

Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.

Claire MAINGON, « Le tombeau du maréchal Foch aux Invalides », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/04/2024. URL : histoire-image.org/etudes/tombeau-marechal-foch-invalides

Ajouter un commentaire

HTML restreint

  • Balises HTML autorisées : <a href hreflang> <em> <strong> <cite> <blockquote cite> <code> <ul type> <ol start type> <li> <dl> <dt> <dd> <h2 id> <h3 id> <h4 id> <h5 id> <h6 id>
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.
  • Les adresses de pages web et les adresses courriel se transforment en liens automatiquement.
CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.

Mentions d’information prioritaires RGPD

Vos données sont sont destinées à la RmnGP, qui en est le responsable de traitement. Elles sont recueillies pour traiter votre demande. Les données obligatoires vous sont signalées sur le formulaire par astérisque. L’accès aux données est strictement limité aux collaborateurs de la RmnGP en charge du traitement de votre demande. Conformément au Règlement européen n°2016/679/UE du 27 avril 2016 sur la protection des données personnelles et à la loi « informatique et libertés » du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement, de portabilité et de limitation du traitement des donnés vous concernant ainsi que du droit de communiquer des directives sur le sort de vos données après votre mort. Vous avez également la possibilité de vous opposer au traitement des données vous concernant. Vous pouvez, exercer vos droits en contactant notre Délégué à la protection des données (DPO) au moyen de notre formulaire en ligne ( https://www.grandpalais.fr/fr/form/rgpd) ou par e-mail à l’adresse suivante : dpo@rmngp.fr. Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter notre politique de protection des données disponible ici en copiant et en collant ce lien : https://www.grandpalais.fr/fr/politique-de-protection-des-donnees-caractere-personnel

Partager sur

Découvrez nos études

Artillerie et artilleurs dans la bataille du chemin des Dames

Artillerie et artilleurs dans la bataille du chemin des Dames

16 avril 1917 : l’offensive Nivelle

Le lieu choisi par le général Nivelle pour sa tentative de rupture du front au printemps 1917 est, si l’on peut…

L’Escadrille Lafayette : des soldats pas comme les autres

L’Escadrille Lafayette : des soldats pas comme les autres

Un groupe de soldats pas comme les autres

Pris pour la mémoire et la documentation de l’armée, destinés à la presse et au public ou encore à un…

L’Escadrille Lafayette : des soldats pas comme les autres
L’Escadrille Lafayette : des soldats pas comme les autres
L’Escadrille Lafayette : des soldats pas comme les autres
Constantin Brancusi, un sculpteur au travail dans son atelier

Constantin Brancusi, un sculpteur au travail dans son atelier

Une œuvre de la mémoire en Roumanie

Pendant l’entre-deux-guerres, pour honorer la mémoire et le sacrifice des 9 millions de disparus de la Grande…

Les Annamites dans la Grande Guerre

Les Annamites dans la Grande Guerre

Le Tonkin et la mère patrie

Après avoir débarqué à Da Nang, en 1858, les Français ont fondé la colonie de Cochinchine en 1865 et établi un…

Les Annamites dans la Grande Guerre
Les Annamites dans la Grande Guerre
Les Annamites dans la Grande Guerre
Les Annamites dans la Grande Guerre
1914-1918 : « l'effort de guerre »  mobilise toute la société

1914-1918 : « l'effort de guerre » mobilise toute la société

Guerre des adultes, « guerre des enfants »

1916 : cela fait déjà deux années que la Grande Guerre fait rage, qu’elle prive les enfants de leurs…

1914-1918 : « l'effort de guerre »  mobilise toute la société
1914-1918 : « l'effort de guerre »  mobilise toute la société
La vie des soldats dans les tranchées

La vie des soldats dans les tranchées

Le 3 août 1914, l’Allemagne déclare la guerre à la France et, dès le lendemain, chacun des deux belligérants engage le combat selon les modalités…

La vie des soldats dans les tranchées
La vie des soldats dans les tranchées
La vie des soldats dans les tranchées
La guerre juste

La guerre juste

Le choc des cultures

Dans une nation moins déchristianisée que la France, où la foi ne constitue pas le principe de ralliement d’un parti (comme…

La guerre juste
La guerre juste
La guerre juste
Les Troupes coloniales dans la Grande Guerre

Les Troupes coloniales dans la Grande Guerre

Les troupes coloniales dans la Grande guerre

« L’armée coloniale » désigne d’abord les soldats chargés de conquérir les colonies puis, assez…

Les Troupes coloniales dans la Grande Guerre
Les Troupes coloniales dans la Grande Guerre
Un regard sur les tranchées

Un regard sur les tranchées

L’Alsace pour objectif

La guerre européenne qui semblait à tous inévitable ne devait durer que quelques semaines, le temps de triompher une bonne…

Un regard sur les tranchées
Un regard sur les tranchées
Un regard sur les tranchées
Les enfants dans la guerre de 1914-1918

Les enfants dans la guerre de 1914-1918

Mobilisé en août 1914 dans l’armée territoriale, le « père des gosses », Francisque Poulbot, est réformé quelques mois plus tard, en février 1915…

Les enfants dans la guerre de 1914-1918
Les enfants dans la guerre de 1914-1918
Les enfants dans la guerre de 1914-1918