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Le rétablissement de l’esclavage en 1802

Au tournant du XIXe siècle, le statut des Noirs représente un enjeu économique et politique. L’abolition de l’esclavage, décrétée le 4 février 1794 par la Convention, n’a pas été suivie d’une pleine application, du fait de la guerre ou de l’opposition des colons. Lors de l’accalmie entre la France et les pays d’Europe coalisés, la traite des Noirs reprend dans l’Atlantique et l’opinion s’interroge sur les différences raciales.

Le Portrait d’une négresse nous révèle avec l’acuité exceptionnelle avec laquelle Marie-Guilhelmine Benoist a perçu l’importance du sexe, de la race et de la classe sociale à l’époque de l’entrée de la France dans la modernité.

Peu de colonies avaient connu l’abolition, mais elle avait été effective en Guyane. Son rétablissement par Bonaparte en 1802 signifie pour 10 000 personnes (86 % de la population) qui ont expérimenté la liberté et la citoyenneté pendant huit ans le déni de leur humanité et la réduction de leur statut à celui de « biens meubles ». Les « affranchis et libres de couleur », soit près de 500 anciens esclaves (4 % de la population) ayant bénéficié de mesure individuelle avant même la Révolution, voient aussi leur statut remis en cause.