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Bataille de Berlin

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Auteur : ANONYME

Lieu de conservation : Le Mémorial de Caen (Caen)
site web

Date de création : 1er mai 1945

Date représentée : 1er mai 1945

H. : 12,1 cm

L. : 17,9 cm

tirage argentique

Domaine : Photographies

© Musée central des Forces armées de Moscou / Mémorial de Caen

MEMO_PHOT_02477

La bataille de Berlin

Date de publication : Novembre 2015

Auteur : Alexandre SUMPF

Quand l’Armée Rouge prend Berlin.

Ultime combat mené contre la Wehrmacht, la Bataille de Berlin qui se déroule du 16 avril au 2 mai 1945 achève le succès des Alliés et entraîne la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe.

Militairement, il s’agit d’anéantir les dernières résistances militaires allemandes regroupées dans la ville, puis d’arrêter ou d’éliminer les derniers représentants du régime. D’un point de vue symbolique, la conquête de la capitale (siège du pouvoir et emblème de la « grandeur », de la puissance et de la prétendue supériorité nazies) est tout autant, voire encore plus importante. Enfin, lourde d’implications politiques pour l’après guerre, la bataille de Berlin a fait l’objet d’un compromis entre les puissances victorieuses.

Le 15 avril 1945, conformément aux accords de Yalta, les troupes américaines arrêtent leur progression sur le front Ouest (au niveau de l’Elbe et la Mulde), laissant ainsi les Soviétiques pénétrer seuls dans Berlin. Forts d’une très grande supériorité d’hommes et de matériel, l’Armée Rouge encercle la ville le 24 avril et donne l’assaut le 26 avril. Malgré la résistance des SS et des dernières troupes (parfois composées d’adolescents), et au prix de terribles combats, les soldats soviétiques parviennent au Reichstag le 30 avril. Le drapeau rouge est hissé sur la chancellerie le 1er mai et, après le suicide d’Hitler, le général Weidling dépose les armes le 2 mai. Le maréchal Keitel signe enfin la capitulation inconditionnelle des forces allemandes dans la nuit du 7 au 8 mai.

A l’instar des trois photographies de reportage Bataille de Berlin ici étudiées, de très nombreuses images de cette ultime campagne militaire sont réalisées du côté soviétique. Plus que largement diffusées dans le monde entier, elles sont indissociablement associées à la fin du IIIe Reich et à la victoire finale.

Des chars dans la ville

Les trois images de la Bataille de Berlin datent du 1er mai 1945. Elles ont très vraisemblablement été réalisées par un (on ne sait s’il s’agit du même auteur pour les trois clichés) ou plusieurs correspondants de guerre sous uniforme de l’Armée Rouge.

La première montre des chars d’assaut passant devant le panneau d'entrée de la ville de Berlin. A partir de sa position sur le bord de la route qu’empruntent ici les troupes soviétiques, le photographe a choisi de bien mettre en évidence le modeste panneau indicateur « Berlin », sur lequel on distingue quelques impacts de balles. Presque en gros plan sur la gauche de l’image, il donne sens et perspective au reste de la représentation. Sur ce qui est devenu un type de photographie de guerre habituel, on aperçoit quelques véhicules qui se succèdent, notamment le blindé conduit par trois soldats qui pénètre à ce moment là dans la capitale. Un groupe d’habitations dont le mur est orné d’une publicité en allemand achève de contextualiser la scène.

Sur la seconde, on voit une colonne de chars circuler dans les rues de Berlin. Selon le même angle de vue (bord de la route) mais en sens inverse (les véhicules avancent vers l’objectif), le cliché montre quatre blindés qui avancent le long d’une voie de tramway, au pied d’immeubles à l’architecture berlinoise traditionnelle. La scène se déroule cette fois dans un endroit plus urbanisé et plus central que l’entrée de la ville représentée dans la première image. Dans le ciel, la brume provoquée par la fumée liée aux combats encore récents confère une atmosphère assez fantomatique à la scène. L’aspect désert de la rue et les destructions nettement visibles du bâtiment en arrière plan renforce cette impression. Ici aussi, les soldats se tiennent sur les chars, en uniformes de l’Armée Rouge (avec des calots), un drapeau rouge flottant par ailleurs au-dessus du char au premier plan.

La dernière image représente un char soviétique stationnant sur l’une des places de Berlin. A l’arrière-plan, un bâtiment carré assez imposant et à l’architecture austère est en flammes (on distingue en tout cas la fumée abondante qui sort par les fenêtres des derniers étages). Autres indices de la violence et de la proximité temporelle des combats, la carcasse d’un véhicule calcinée et une voiture à cheval abandonnée (à l’arrière-plan) tiennent compagnie sur la place à deux camions russes à bâches. Au premier plan, deux soldats d’infanterie se tiennent debout sur le blindé à l’arrêt et numéroté à la peinture blanche, observant et contrôlant l’espace.

La Victoire qui s’accomplit

Les trois représentations de la Bataille de Berlin exposent tout d’abord une victoire encore en train de s’achever, en phase d’accomplissement. En ce 1er mai les nazis n’ont pas encore déposé les armes et de ce fait quelques combats font encore rage ou semblent à peine terminés (fumée des incendies, déploiement des troupes, restes de destruction).

En plus de témoigner de l’intensité de la Bataille de Berlin, les trois photographies suggèrent aussi une victoire totale. Nulle présence ennemie sur ces clichés : l’espace est entièrement contrôlé par le vainqueur soviétique qui impose sa présence et sa surveillance aux différents espaces de la capitale. L’absence de civils, les panoramas déserts et un peu fantomatiques font également de ces scènes de guerre une sorte de cérémonie d’anéantissement, sans euphorie des vainqueurs d’ailleurs. La ville elle-même semble s’effacer (hormis quelques bâtiments), réduite à un simple nom (le panneau), espace vide et lugubre.

Il existe bien entendu des images de la prise de Berlin mettant davantage en avant les hommes, le sens politique et la portée « morale » de cet épisode. Mais la victoire en marche illustrée par les trois clichés de la Bataille de Berlin semble ici un peu désincarnée. Les conséquences visibles du combat sont principalement matérielles (pas de blessés, pas d’Allemands) et ce sont les chars plus que les soldats qui signifient la conquête de la ville, les rares emblèmes (drapeau, uniformes) jouant un rôle moins signifiant.

Qu’elle soit dynamique (les blindés roulent) ou statique (stationnement sur la place), la victoire finale se montre d’abord à travers la puissance toute mécanique des blindés. Le canon conquérant et pointé vers l’avant, ces véhicules investissent de manière intense ces représentations. Ils disent le succès technique et militaire propre à la guerre moderne plutôt qu’un triomphe des valeurs communistes ou de la justice.

EVANS Richard J., Le Troisième Reich (1939-1945), Paris, Flammarion, coll. « Au fil de l’histoire », 2009, 3 vol.

GROSSMAN Vassili, Carnets de guerre : de Moscou à Berlin (1941-1945), Paris, Calmann-Lévy, 2007.

KERSHAW Ian, La fin : Allemagne (1944-1945), Paris, Le Seuil, coll. « L’univers historique », 2012.

LOPEZ Jean, Berlin : les offensives géantes de l’Armée rouge. Vistule, Oder, Elbe (12 janvier – 9 mai 1945), Paris, Économica, coll. « Campagnes et stratégies » (no 80), 2010.

MASSON Philippe, Histoire de l’armée allemande (1939-1945), Paris, Perrin, 1994.

Alexandre SUMPF, « La bataille de Berlin », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/bataille-berlin

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