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Une ambulance de l'Américan Field Service, voiture Ford, 1917.

Une ambulance de l'Américan Field Service, voiture Ford, 1917.

La section n° 1 de l'American Field Service à Cappy-sur-Somme

La section n° 1 de l'American Field Service à Cappy-sur-Somme

Vous conduisez une voiture ici - Pourquoi ne pas faire du transport en France ?

Vous conduisez une voiture ici - Pourquoi ne pas faire du transport en France ?

Une ambulance de l'Américan Field Service, voiture Ford, 1917.

Une ambulance de l'Américan Field Service, voiture Ford, 1917.

Date représentée :

Domaine : Objets

© Photo RMN - Grand Palais - G. Blot

http://www.photo.rmn.fr

91CE3951 / DSB 352

Intervention des États-Unis dans la Première Guerre mondiale

Date de publication : Octobre 2005

Auteur : Hervé CULTRU

« La Fayette, nous voilà », les premières participations américaines à la Première Guerre mondiale

Le don de matériel en provenance des États-Unis et la présence effective de jeunes Américains sur le sol français donnent, dès ses débuts, une coloration particulière au premier conflit mondial. C’est, à la suite des travaux du docteur Evans et d’Henri Dunand, une des premières entreprises d’aide humanitaire organisée à grande échelle.
Au moment même de l’annonce de la déclaration de guerre, l’ambassadeur de France aux États-Unis, Jusserand, reçoit de nombreuses lettres, dont les auteurs veulent assurer les Français de toute leur sympathie. Des sommes d’argent sont jointes aux envois. Un grand nombre d’œuvres philanthropiques sont créées, tant en Amérique, où l’on en compte soixante-quinze en mai 1915, qu’en France, où, parmi les quarante-neuf organisations recensées à la même date, l’American Field Service joue un rôle prépondérant. Cette unité assure le transport des blessés du front vers l’hôpital américain de Neuilly, dont la fondation remonte à 1910, ainsi que les transferts depuis cet établissement vers les lieux de convalescence. Elle utilise des voitures Ford « modèle T », dont la fiabilité et la facilité d’utilisation se révèlent très précieuses.

Un objet mis en scène

La photographie récente, prise dans une salle d’exposition du musée de Blérancourt, montre une image « neutre » de la Ford T, image utilitaire dont le rôle se borne à montrer un état de conservation. On notera que la voiture a bénéficié de travaux de restauration effectués en 1999. Elle a été dépoussiérée, sa peinture en patrie écaillée a été consolidée, les parties corrodées ont été nettoyées, et son aspect d’époque recréé à l’aide de produits spéciaux. Les traces d’usure, elles, ont été respectées, car elles sont autant de témoignages de l’utilisation du véhicule. Elles peuvent être confrontées à la représentation qu’en a laissé Victor White, peintre américain qui a compté au nombre des ambulanciers volontaires. Quelques hiatus apparaîtront à l’observateur attentif. Dans le tableau, par exemple, une roue de secours figure sur la voiture, détail que l’on cherche en vain sur l’objet exposé au musée.
L’affiche, pour sa part, rappelle ce qu’ont pu être les campagnes de recrutement de chauffeurs-ambulanciers, campagnes qui ont été lancées sur les campus américains dès les débuts du conflit. Le slogan laisse rêveur : « Vous conduisez une voiture ici [aux États-Unis] – pourquoi ne prendriez-vous pas le volant en France [pour vous porter au secours des soldats blessés] ? » Les candidats sont très nombreux. Ils sont issus des milieux aisés des métropoles du Nord-Est, qui fournissent d’ailleurs l’essentiel des populations étudiantes au tournant du XXe siècle. Les souvenirs que certains conducteurs ont laissés évoquent leurs motivations. Il semble que l’on n’ait pas affaire à des « têtes brûlées », mais bien à des jeunes gens soucieux de soulager la misère du monde. Si certains sont des pacifistes militants, la plupart éprouve simplement le sentiment d’accomplir un devoir. Les prises de vue opérées par les photographes anonymes de l’A.F.S. attestent également de la volonté, de la grandeur d’âme et de la bonne humeur qui ont régné sur toute l’entreprise.

Un objet de grande consommation sur les champs de bataille

Les débuts de l’American Field Service sont modestes : Mme K. Vanderbilt offre les premières voitures, M. Harold White, directeur de l’usine d’assemblage Ford à Levallois-Perret, fait le nécessaire pour aménager dix châssis modèle T. Avec l’aide d’un carrossier local, les quelques hommes encore présents à l’usine construisent une caisse simple : un habitacle assez grand pour recevoir quatre brancards, avec un toit de toile tendue sur une structure en lattes de bois. Une planche sur le réservoir d’essence sert de siège au chauffeur, qui conduit à ciel ouvert. Sous le commandement de A. Piatt Andrew, diplômé de Princeton, ancien professeur d’économie à Harvard et sous-secrétaire d’État au Trésor du président Taft de 1909 à 1911, les ambulanciers volontaires forment des sections de vingt à trente individus, affectées à des unités de combat françaises et envoyées directement au front. Au début de l’année 1917 on dénombre plus de deux cents voitures en activité.
Surnommé « l’araignée » à cause de son haut châssis, l’engin, qui peut emmener trois passagers couchés ou quatre en position assise, montre son efficacité dans le transport des blessés sur des chemins parfois très cahoteux du front vers les hôpitaux ; il est considéré comme particulièrement confortable. Après s’être couvert de gloire sur les champs de bataille, il connaîtra un destin brillant en temps de paix.
Il faut dire que le châssis du modèle T, lancé par le constructeur américain Henry Ford, a été fabriqué en série dès 1913 grâce aux méthodes de taylorisation. Ce système d’organisation du travail, issu des idées de l’ingénieur Taylor, consistait à décomposer le montage du véhicule en 45 opérations, chacune effectuée par un ouvrier placé sur la chaîne de production. Avec ce dispositif, les cadences de travail ont augmenté, le temps d’assemblage d’une voiture a été réduit, passant de douze heures et trente minutes à une heure et demie, et le prix de vente a diminué, permettant de faire de l’engin un bien accessible au pouvoir d’achat populaire. Sa production totale finit par avoisiner les quinze millions d’exemplaires de 1915 à 1927.

Pierre VALLAUD, 14-18, la Première Guerre mondiale, tomes I et II, Paris, Fayard, 2004.

Mario ISNENGHI La Première Guerre mondiale Paris-Florence, Casterman-Giunti, 1993.

Historial de la Grande Guerre Les Affiches de la Grande Guerre Amiens, Martelle Editions, 1998.

Hervé CULTRU, « Intervention des États-Unis dans la Première Guerre mondiale », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/intervention-etats-unis-premiere-guerre-mondiale-0

Anonyme (non vérifié)

En fait bien avant 1944 , de 1917 à 1918: 120000 Américains avaient déjà donnés leur vie pour nous aidés à terminer cette horrible 1°guerre mondiale nous avons trop tendance à ignorer et minimiser, cet épisode le l'amitié Franco -américaine qui a commencée avec Louis XVI en soutient à la guerre d'indépendance des Etats Unis....c'est donc aux cris de "Lafayette nous voilà" qu'ils débarquèrent en FRANCE pour nous aidés une 1° fois face à l'invasion germanique...

ven 11/11/2011 - 09:27 Permalien

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