La milice française et le régime de Vichy.
La Milice française est créée par le régime de Vichy le 20 janvier 1943. Constituée d’environ 30 000 membres (dont 15 000 actifs), cette organisation paramilitaire a pour mission principale de lutter contre les mouvements « terroristes » de la Résistance. « La Milice » constitue en fait rapidement la police politique de Vichy et en vient à jouer un rôle supplétif auprès de la Gestapo ou des autres forces nazies présentes sur le territoire.
Ouvertement fasciste, anticommuniste, antisémite et antirépublicaine, la Milice est officiellement placée sous le commandement du Premier Ministre Pierre Laval. Dans les faits, elle est dirigée par son secrétaire général Joseph Darnand fondateur du SOL (Service d’Ordre Légionnaire, 1940-1943) qui en est l’ancêtre.
Sur ordre des Allemands ou encore de leur propre initiative, les Miliciens participent à la traque des juifs, des résistants, des maquisards des réfractaires au STO ou de tous ceux que le régime juge dangereux. Dans tout le pays, les miliciens effectuent de véritables rafles, multipliant les actes de torture, les exécutions sommaires, les répressions sanglantes mais aussi des exactions « de droit commun » (vols, viols, etc.) contre les populations civiles. De telles « opérations » deviennent relativement fréquentes au cours de l’année 1943, ancrant ainsi dans les consciences et les représentations le symbole durable du bras armé de la « collaboration française » sous son jour le plus sombre, le plus violent et le plus extrémiste.
Ainsi, la photographie Arrestation après une rafle effectuée par les miliciens du régime de Vichy qui montre l’une de ces « opérations » permet-elle de s’interroger sur la nature et le rôle de telles images.