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Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette

Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette

Le Port vieux de Toulon. La vue est prise du côté des Magasins aux vivres (détail)

Le Port vieux de Toulon. La vue est prise du côté des Magasins aux vivres (détail)

Vue du Port de La Rochelle, prise de la petite Rive

Vue du Port de La Rochelle, prise de la petite Rive

L'Intérieur du Port de Marseille, vu du Pavillon de l'horloge du Parc

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Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette

Deuxième vue du port de Bordeaux, prise du château Trompette

Auteur : VERNET Joseph

Lieu de conservation : musée de la Marine (Paris)
site web

Date de création : 1759

Date représentée :

H. : 165 cm

L. : 263 cm

Huile sur toile.

Domaine : Peintures

© RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / image RMN-GP

Lien vers l'image

5 OA 10 D - 86-001981-01

Les ports au XVIIIe siècle

Date de publication : Juin 2023

Auteur : Pierre-Yves BEAUREPAIRE

Les ports au XVIIIe siècle

Les ports au XVIIIe siècle

L’essor des grands ports français au siècle des Lumières

Le XVIIIe siècle est marqué par la croissance urbaine (le royaume gagne près de 8 millions d’habitants entre 1715 et 1789) et le développement des échanges maritimes. Marseille, qui rattrape les pertes démographiques de la peste de 1720, et Bordeaux dont la population passe de 50 000 à 110 000 habitants, sont alors les deux grands ports du commerce extérieur français.

Bordeaux connaît un essor remarquable grâce aux échanges transatlantiques, notamment avec les « Isles à sucre » (les Antilles). L’enrichissement des négociants et la volonté de modernisation des intendants royaux rivalisent et se conjuguent pour faire de la capitale de la Guyenne un modèle de l’urbanisme des Lumières. Le quai des Chartrons et ses maisons de commerce internationales deviennent le symbole de la prospérité des ports du Ponant (ports de la façade atlantique).
C’est dans ce contexte qu’Abel François Poisson de Vandières, marquis de Marigny, surintendant des Bâtiments, Arts, Jardins et Manufactures sous Louis XV, commande en 1753 au peintre Joseph Vernet la série des « ports de France », soit vingt-quatre tableaux, payés chacun 6 000 livres, dont quinze seront achevés avant 1765.

L’artiste et la commande royale

Frère de la marquise de Pompadour, le marquis de Marigny joue alors un rôle déterminant dans la production artistique à la fois en protégeant des artistes et en favorisant les commandes royales. Il demande à Joseph Vernet de peindre avec précision les ports du royaume. Il l’a remarqué lors d’un voyage à Rome en 1750 et connaît notamment sa maîtrise de la veduta. Ce sont ces paysages urbains avec au premier plan des scènes de la vie quotidienne peintes avec beaucoup de réalisme qui ont contribué au succès du peintre auprès des personnes alors dites « de qualité » qui ont voyagé en Italie. Pour convaincre le roi, il écrit à Louis XV : « Ses talents, qui peuvent être d’une grande utilité dans un Etat qui a l’avantage de renfermer dans son sein les ports les plus beaux et les plus commodes, doivent faire désirer à Sa Majesté d’attacher à son service le plus capable de les représenter sur toile. »

Dans le cas de Toulon, exemple même du port et de l’arsenal militaires, Vernet doit ainsi peindre trois tableaux correspondant aux différents angles de vue requis. Leur grande taille (8 x 5 pieds, soit 273 x 165 cm) permet aussi la précision du détail. Dans « L’intérieur du port de Marseille » (les deux tableaux consacrés au port phocéen ouvrent la série), peint depuis le haut du pavillon de l’Horloge qui domine le quai, on voit en arrière-plan un navire abattu en carène pour inspection de sa coque. Dans la foule des badauds qui se pressent autour du personnel du port et des ballots de marchandises de toutes provenances débarqués dans ce « port mondial » du XVIIIe siècle, selon l’expression de Charles Carrière, Joseph Vernet a choisi de représenter son épouse et son fils (sa famille l’accompagne d’ailleurs sur le terrain).

L’artiste a cependant parfois pris quelques libertés avec la réalité dans sa représentation des infrastructures portuaires. À l’époque, La Rochelle voit son développement handicapé par l’envasement du port. Mais le peintre a préféré peindre l’activité et le dynamisme du port.

L’ouverture aux horizons maritimes

Cette commande royale est remarquablement documentée, car le marquis de Marigny l’a non seulement assortie d’un cahier des charges très précis, port par port, tableau par tableau, mais a également demandé à Joseph Vernet des rapports d’activité réguliers où ce dernier devait préciser l’avancement de ses travaux : observations, sites retenus, esquisses… Si la commande est restée inachevée – dix tableaux n’ont pas été réalisés –, l’ensemble reste remarquable par son ampleur.

La série des ports de France témoigne de l’intérêt de la monarchie pour les horizons maritimes et de ses ambitions en la matière, alors que Louis XV et Louis XVI connaissent en fait très peu la mer – le premier s’est seulement rendu au Havre, le second à Cherbourg.

Face à la redoutable puissance navale, commerciale et coloniale de la Grande-Bretagne, dont la démonstration de force est éclatante pendant la guerre de Sept Ans (1756-1763), le pouvoir royal veut faire la preuve du dynamisme de sa marine et de ses ports. C’est particulièrement vrai dans le cas d’un port militaire comme Toulon. La commande royale fait également écho à la volonté des Lumières techniciennes (Contrôle général des finances, inspecteurs des manufactures, corps des Ponts et Chaussées) de mesurer l’ensemble du territoire, d’en développer les infrastructures et les potentialités économiques. Tous ces tableaux sont à leur manière des manifestations du goût du XVIIIe siècle pour les enquêtes de terrain et la mise en série des connaissances.

Luc BAYLE (dir.), Joseph Vernet (1714-1789), catalogue de l’exposition du musée de la Marine, 15 octobre 1976-9 janvier 1977, Paris, Musée national de la Marine, 1976.

Laurent MANŒUVRE et Éric RIETH, Joseph Vernet (1714-1789). Les ports de France, Paris, Arthese, 1994.

Florence INGERSOLL-SMOUSE, Joseph Vernet, peintre de marine, 1714-1789. Etude critique suivie d’un catalogue raisonné de son œuvre peint, Paris, Étienne Bignou, 1926.

Charles CARRIÈRE, Négociants marseillais au XVIIIe siècle. Contribution à l’étude des économies maritimes. Marseille, A. Robert, 1973.

Pierre-Yves BEAUREPAIRE, « Les ports au XVIIIe siècle », Histoire par l'image [en ligne], consulté le 19/03/2024. URL : histoire-image.org/etudes/ports-xviiie-siecle

Notices des œuvres sur le site du musée national de la Marine

le port de Bordeaux 

le port de Toulon 

le port de La Rochelle 

le port de Marseille 

 

Anonyme (non vérifié)

merci pour cette description detaillé !
Domage qu'il n y est que des œuvres de Joseph Vernet ...

sam 02/11/2013 - 18:52 Permalien
Anonyme (non vérifié)

intéressant
pour réviser l'histoire des arts :)

lun 16/12/2013 - 13:18 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Merci pour l'histoire de Bordeaux, mais au VIII.s le port servais a quoi ??? Merci d'avance :-)

sam 20/09/2014 - 17:30 Permalien
Anonyme (non vérifié)

très intéressant pour l'histoire des arts en effet, mais si vous faites attention il y a le drapeau bleu blanc rouge (le drapeau de la révolution ) à droite, mais ce tableau a été peins avant la révolution. Cela m'a intrigué. S'il y a quelqu'un qui sait pour quoi j'aimerai qu'il m'en face part.
merci d'avance !

mer 17/12/2014 - 17:50 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Ce n'est pas le drapeau français, c'est le drapeau néerlandais, il s'agit plus précisément d'une version du drapeau des Provinces Unies( nom des Pays -Bas au XVIIIe siècle)

ven 14/08/2015 - 16:55 Permalien
Anonyme (non vérifié)

Ce site apprend beaucoup de chose sauf que je ne trouve pas ce que je recherche c'est dommage

dim 27/09/2015 - 20:45 Permalien

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